mercredi 17 décembre 2014

Pensées (non-pascaliennes)

C'est dans les moments où je suis tourmenté par des affects qui répriment mon essor vital profond que je ressens un élan poétique.

La foudre formidable et hermétique s'est faite douce, perçant l'éther qui répand alors son onde. Le sol sensible souffre de la corrosion. Il sait pourtant comment faire germer ses précieuses pousses même au cœur de la nuit, par sa seule force.

Les symboles quotidiens qui voltigent constamment autour de moi s'effacent à mon essence. Une lumière inattendue souffle le refus poussiéreux dont je le recouvrais inconsciemment. Quels mystères se cachent dans ces dédales sinueux dont je n'ai éclairé que les plus beaux escaliers ?

La plume se pose. Elle se soulève à peine puis retombe. Elle rebondit au rythme indolent d'un souffle serein. Le halètement s'est estompé il y a si peu de temps, mais déjà une cascade fait entendre son tintamarre angoissant depuis l'extrémité de la rivière. Le temps fait entendre dans son chuchotement que l'enfant sera vieux mais vide et petit. La plume se disloque et se consume d'un geste rageur de sa main.

Énigme des flots d'une crique inconnue. Oscillation irrégulière et tourbillon de non-sens pour la petite cristalline, d'un vert voilé comme celui de la toute première pomme. Petite étoile égarée qui cherche son chemin et à inonder les autres de sa lumière, comment l'imbroglio ténébreux de l'orbe de mes fluctuations psychique et de mes certitudes bancales pourrait-il combler la vacuité qui emplit quelquefois ton cœur ?

Diamant, topaze, aigue-marine, émeraude, rubis, onyx. Saphir ?

Coupe-t-on les fleurs flétries ? Cède-t-on au parfum des chrysanthèmes ou bien à celui des sauges qui passent du rouge au bleu ? Que dire des acacias jaunes, des roses azurées, parfois reçus fortuitement ? Les cornouillers fanent quand l'hiver est trop froid ou que le printemps tarde.

Le Cosmogone revêt l'habit de Pan, lui étant toujours plus fidèle, s'éprenant même de l'enfant de l'herméneutique.
Ce n'est pas parce que la Diane est morte que la Diane est morte.

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