samedi 3 mai 2014

Musique et pensées (3) : Action

Je vais faire un article différent de tout ce que j'ai fait jusqu'à présent.

Escapist, Nightwish

Voici le passage qui m'intéresse :
This is who I am
Voilà qui je suis
Escapist

Paradise Seeker
Chercheur de Paradis
Farewell, time to fly
Adieu, il est temps de s'envoler
Out of sight
Hors de vue
Out of time
Hors du temps
Away from our lies
Loin de nos mensonges

Cette chanson est très belle, elle est l'expression d'un sentiment très fort, un mal-être profond, je dirais. Un besoin de fuir. Un trop-plein. Je ne la critique pas ici.
Simplement, je trouve cette attitude dommage. Un jour, une très bonne amie m'a fait remarquer qu'elle ne fuirait pas, si le pays se trouvait dans une situation délicate. Alors que je venais de lui dire que je fuirais, moi. Et là, j'ai pris une claque. J'ai compris. Fuir, au sens de chercher à oublier, nier, à ne pas résoudre le problème, ce n'est pas résoudre les choses. Fuir, fuir, fuir encore, parce que le monde est trop sombre, ça permet de garder la petite étoile chaude que l'on a en nous. Mais si l'on fuit, il n'y aura jamais de lumière dans le monde. Alors oui, faites comme Tuomas, l'écrivain de cette chanson. Cherchez le Paradis. Mais sachez simplement qu'il est en vous. Juste là. Il scintille. Et vous pouvez le partager. Une chandelle ne perd rien à allumer une autre chandelle.

Par ailleurs, cela constitue une forme d'abandon de tout espoir pour l'humanité et le futur de la société, qui me frustre totalement. Pour moi, et je parle là totalement émotivement, on n'a pas le droit de renoncer à l'espoir tant qu'il en reste une infime partie. J'avais lu une situation comme ça dans un livre, ça m'a perturbé toute une semaine. "Non, non, non, et non. Comment pouvez-vous renoncer alors que, peut-être, l'humanité peut être sauvée ?" Disais-je aux héros de ce roman, qui préféraient conserver leur petit bonheur plutôt que de faire survivre le monde entier. Pour moi, même d'un point de vue rationnel, c'est tout à fait... Insoutenable. Je ne le supporte pas, parce que je pense à toutes ces vies qui sont en jeu. À tel point que je sacrifierais ma vie pour elles s'il le fallait. Quelles qu'elles soient. Ce sont des vies.

Je vais finir avec ce vers d'une autre chanson :
"You have such oceans within" - The Poet and the Pendulum, Nightwish
En moi, je n'ai pas d'océan. J'ai un petit soleil. Et figurez-vous que vous aussi. Un petit soleil composé d'espoir et de force vitale. Tout ce que vous avez à faire est d'en faire sortir une infime, infime partie. J'avais l'habitude, plus tôt, de dire cela :

Une infime parcelle de beauté dans un univers morne et sombre suffit à l'égayer tout entier.

2 commentaires:

  1. Escapist, j'ai toujours vu ça plutôt comme une envie de liberté...cette chanson n'est pas vraiment sombre je trouve, surtout comparée à beaucoup de chansons de Tuomas. Je trouve au contraire cette envie de "s'évader" très saine, c'est ce qui nous pousse à voyager par exemple...
    Par rapport à fuire son pays si il est en difficulté : pourquoi pas, si ça peut l'aider aussi ? Parfois, en y restant, on ne peut rien faire de plus, on ne peut pas aider. Je pense par exemple à certains intellectuels qui ont fui lors de la seconde guerre mondiale : je ne suis pas sûre qu'ils auraient pu faire grand chose si ils étaient restés...par contre, en fuyant, un peu quand même.^^ Et puis là, je n'ai pas trrrop l'impression que ça ait quoi que ce soit à voir de toute façon : c'est plutôt que Tuomas a toujours été fasciné par un monde magique et merveilleux... et je pense qu'on ressent tous, à différentes échelles, cette frustration de la réalité. (même qu'on en a parlé en philo) Donc en fait c'est une réaction tout à fait normale, et que je ne trouve pas mauvaise, personnellement. Là où elle peut le devenir, c'est si on en abuse, et qu'elle n'est pas contrebalancée. Ce dont tu parles dans la suite et avec quoi je suis d'accord, sur l'espoir, et tout ça. (mais là, j'ai du mal à retrouver le lien avec la chanson tant on s'en est éloignés)
    Bref bref, je sais pas trop si je suis claire, mais sinon sur le fond j'aime bien cet article :)

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    1. En fait, disons qu'Escapist était plutôt un prétexte. Disons que cette pensée m'a frappé quand je l'ai entendue, mais il y a d'autres vers peut-être plus marquants, comme "Never sigh for better world / It's already composed, played and told".
      Justement, c'est ce que je disais à Thomas qui me faisait la même réflexion (et c'est pour ça que j'ai précisé dans quel sens j'entendais "fuir"). Ici, fuir n'a pas un sens concret, mais abstrait. Le sens de fuite est ici abstrait. C'est "fuir et ne pas tenter de résoudre le problème". Honnêtement, pendant la Guerre, fuir physiquement était le seul et meilleur moyen de résister, et de résoudre, donc, le problème.
      Oui, tout le monde est fasciné par ça. Mais c'est trop facile de s'y réfugier...
      C'est vrai qu'après, il y a moins de rapport. Mais j'avais besoin de m'exprimer. Que ça ait un rapport ou pas ne change rien, pour moi. Tuomas fait ce qu'il veut, et je l'ai dit, je ne critique pas la chanson ^^
      Oui, tu es claire. Et merci ^^'

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