lundi 17 mars 2014

Tricks for Happiness (9) : La Rupture

Je vous arrête tout de suite, je ne vais pas parler de relations amoureuses. Comme ça, c'est dit. =P

Dans les épisodes précédents :

Bien, bien, bien. Commençons.

Il nous arrive à tous, parfois, d'avoir de mauvaises journées. Et il arrive même parfois que ce soit tous les jours. Dans ces cas-là, on se trouve parfois démuni ; on abandonne.
Mais il y a aussi des moments où, sans raison, on est heureux. Ou, tout au moins, où on n'est pas malheureux, ni forcément heureux, juste neutre. Serein.

Cependant, j'ai aussi remarqué que, parfois, après une très mauvaise journée, j'étais pourtant très heureux, le soir. Que je pouvais en faire une totale abstraction. Cela a étonné, quand je l'ai dit à mes proches. Mais en fait, c'est tout simple. C'est parce que, en revenant du lycée, lieu de mes tourments, j'ai une Rupture. Je marche un quart d'heure, laisse vagabonder mon esprit. Je prends le train, et je réfléchis activement. Puis je marche à nouveau, et les pensées se libèrent follement. Et quand j'arrive chez moi, je suis plein d'idées d'écriture, de philosophie, de débats, de politique... Et j'ai depuis longtemps oublié ce qui s'est produit au lycée et qui m'a mis de mauvaise humeur.

Ainsi, je pense que ma situation est généralisable. Ce n'est pas pour rien que, quand on est en colère, on va faire un tour. Sauf que je suis convaincu que cela fonctionne parfaitement avec toutes les situations désagréables. Il suffit de se poser un instant. De souffler, de changer de lieu, et de profiter de cette occasion pour changer de lieu mental. De mettre tous les problèmes de côté, les oublier momentanément, s'adonner à des pensées plaisantes, et revenir alors plein d'idées positives, avec un regard plus neuf, plus juste et relativisant face à la situation. Parce que souvent, nos contrariétés ne sont que de petites contrariétés quotidiennes. À tel point que celles-ci disparaissent facilement si on en fait abstraction quelques temps et que l'on y revient sereinement peu après.

Quant aux plus grands conflits, avoir un regard plus calme permet de les résoudre. Je ne pense pas vous apprendre quoi que ce soit en vous disant que nulle dispute ne peut être résolue si les parties se crient dessus.

Et pourtant, une Rupture est si simple à provoquer. Quelques pas, la contemplation des nuages, et toute rancœur, toute tristesse ou toute souffrance disparaît.

Le Voyageur contemplant une mer de nuage, Caspar David Friedrich.

L’étranger

Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !

Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris

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