samedi 21 décembre 2013

Vide. Tournant. Mieux ?

Vide. Tout est vide. Elle a raison.

Vaines paroles, ce ne sont que de vaines paroles, prononcées au nom d'un idéal placé bien haut au-dessus de nous tous. Au fond, c'est bien beau tout ça, mais cette action que je ressens vitale, nécessaire, je n'en vois pas même les prémisses.

J'ai essayé, de changer, depuis que je lis Decay. Au final, ce que j'ai changé, c'est que je ne ris plus à certaines blagues (et c'est pas une grosse perte) et que je pèse plus mes mots. Et que j'ai décidé de ne plus manger que la viande nécessaire, plus tard. Et de m'engager, aussi. Mais concrètement, j'ai beaucoup parlé, sans faire grand chose.
Et au final, je ne vaux mieux que personne. C'était déjà clair pour moi, mais je crois que l'idée était réconfortante, de penser que moi, au moins, je n'avais tué personne. Mais si, si, j'ai la Peste (voir Camus, La Peste). Tout le monde l'a. Ou pas d'ailleurs. Mais nous sommes beaucoup de pestiférés, comme Camus nous nomme. Nous avons tué, même inconsciemment. Nous asservissons des vies pour notre confort quotidien. Oh... je ne sais plus que dire... "Je me sens affreusement monstrueux." (Brecht, La Femme juive)

Et puis, j'ai énoncé mes grands principes. Mes grandes lois de l'univers. Mon idéal utopique. En en oubliant, au final, l'essentiel, ce qui, pourtant, est au cœur de mes idées, au cœur du mien, également. Je vous ai oubliés vous. Je nous ai oubliés nous. J'ai commis la plus terrible erreur que je puisse commettre (enfin ça se discute). J'ai oublié à qui je m'adressais. Oublié que vous, nous sommes humains. Et que nous sommes tous individuels, uniques, irremplaçables. Je n'ai cessé de répéter que nous sommes une espèce sociale. J'en ai oublié l'individu, que l'on ne peut négliger. C'est évident. Et puis, toutes ces théories abstraites, j'imaginais qu'il me suffirait de les énoncer pour qu'on se rende compte de leur nécessité. Quel imbécile. Je ne dois pas dire ce qu'il faut faire, même si cela me paraît objectif. Non, il faut que je convainque et persuade à la fois que c'est la meilleure solution, à la fois pour l'individu et pour l'espèce.

J'ai perdu mon humanité.

Et je me suis perdu dans un éther abstrait où la seule loi était celle du pur raisonnement. Où l'idéal brillait comme le soleil de mes journées.

"peu importe qu'on m'comprenne pas, j'fais passer le message" (Keny Arkana)
Maintenant, écoutez-moi bien. Je vais tout reprendre à zéro. Je vais tout reformuler. Remettre cette partie d'humanité que j'ai négligée auparavant. Proposer de vraies solutions.
En fait, je me suis rendu compte que tout ce que je disais était équivoque. Trop ambigu. Je n'ai jamais voulu donner de leçons. Sauf peut-être à moi-même. Je souhaitais juste dénoncer afin que chacun puisse prendre conscience de ce qui se passe, et agir en conséquence. Je pensais que cela suffirait. Mais non.

À présent, je reprends la position qui est la mienne. Moins abstraite, plus concrète, près du monde. Saviez-vous que l'autre jour, j'ai réalisé subitement que les arbres, au-dehors, que je voyais tous les matins, eh bien, ces arbres existaient, ils étaient nets, ils n'étaient pas un de ces concepts de l'esprit ? Puis les oiseaux ont chanté. Le monde existe et je crois que je ne m'en rends pas assez compte. Veuillez accepter toutes mes excuses les plus profondes.

Ce blog devrait donc sensiblement changer.
S'il était une chanson...
"A song of me, a song in need
Of a courageous symphony."

3 commentaires:

  1. Mon garçon, avec cet article, tu t'insultes toi, et tu m'insultes moi. Rien de ce que tu as fait et rien de ce que j'ai fait n'a servi à rien, sinon tu n'aurais pas été là pour en parler. Certainement, à force de parler comme si on parlait au monde entier, on finit par oublier la personne seule qui nous lit derrière notre écran, et on finit de même par ne plus voir le monde que comme une sorte de mélasse sombre et désespérante, et je l'ai remarqué aussi. Notre problème à tous deux est de ne pas avoir assez allié les deux : la "futile bataille" et l'humanité. Je me suis rendue compte récemment que je parlais à mes lecteurs comme à de la merde et ça m'a mortifiée. Je ne pense pas qu'il faille tout laisser tomber (qui s'en occupera?) mais surtout changer notre façon de procéder.?

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    1. Oh ma Decay. Désolé désolé désolé é.è Il faut que j'arrête de faire des articles quand je suis moralement influencé. C'est le mal. Ça rend toujours quelque chose de mauvais. Je m'en prenais à moi-même, et je me comparais à toi, et ce que tu fais me semble bien plus efficient que ce que je fais moi-même. Au moins, toi, tu essaies de te montrer modèle, même si tu n'es pas parfaite. Au moins, toi, tu ne te contentes pas d'un raisonnement abstrait. Bref, toi, tu es efficace.

      Je comprends pas pourquoi j'aurais pas été là pour en parler ^^"

      En fait, c'est carrément ça. Même si je ne dirais pas "l'humanité", mais plutôt, "l'ensemble de tous les individus humains", pour bien se rappeler de qui ils représente...

      Non, il ne faut pas laisser tomber. Je ne crois pas avoir dit ça d'ailleurs (j'espère) (mais je l'ai pensé), mais voilà, il faut que nous changions. Que nous soyons moins théoriques (surtout moi), et plus humains... Ça risque d'être long...

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    2. J'ai vu ton mail et je vais répondre à ton commentaire dans ma réponse audit mail :) Histoire de ne pas envoyer 36 messages à la fois ^^

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