mercredi 4 septembre 2013

Rentrée, orgueil et préjugés.

Bien. La blogosphère a déjà largement traité du sujet. Voici ma contribution : c'est la rentrée.
(Pour le titre, je ne peux pas toujours faire référence à Stendhal, désolé. Je fais alors avec ce que j'ai)

Mardi, c'était la rentrée. Notre nouvelle proviseure nous a clairement expliqué que le but était de dépasser les 90% de réussite au bac (pour maintenir leur prestige en tant qu'établissement (non, ce n'est rien d'autre que de l'orgueil...), tandis que notre professeur principal nous disait que son objectif était d'outrepasser le nombre de mentions Très Bien au bac S cette année, par rapport à l'année passée. Vaste programme. Merci de nous mettre la pression.

Et ce même professeur, qui par ailleurs, est très sympathique, a constamment souligné le fait qu'une partie de la classe était considérée comme une "élite" (dont je fais partie...) (parce qu'on fait un bac franco-allemand (l'Abibac), vous comprenez... On est forcément les meilleurs... ... ... -_-"). Et qu'il voulait que nous tirions les autres vers le haut. Mais bien sûr. Alors, sur le principe, je suis totalement d'accord. Qui est bon aide les moins bons. C'est l'entraide, ça me paraît naturel. Mais que tous les élève d'Abibac soient catalogués "élite", ça me dérange un tantinet. Rien qu'un tout petit peu. Non, je rigole. Je veux dire, pourquoi faut-il qu'un génie ne se cache pas dans le reste de la classe ? En termes de probabilité, c'est tout à fait... probable. Mais on pense autrement. Merci qui ? Merci les préjugés.

C'est comme cette histoire de sections. Scientifique ? "L'excellence". Économique et Social ? "Le second choix". Littéraire ? "La poubelle". (oui, je sais, c'est extrême, mais c'est vu ainsi. Et ça m'insupporte au plus haut point.) (et je ne parle même pas des filières pros, alors qu'elles devraient être valorisées, puisque dispensant une éducation qui donne de l'expérience professionnelle. Mais non, on préfère prendre ces messieurs de S qui ne savent pas tous faire quelque chose de leurs deux mains, qui sont censés savoir résoudre des équations qui ne leur seront pas utiles, et qui, pour la plupart, ne sont même pas là par goût (Vous voyez, quiconque veut faire un métier dont la formation est conseillée par voie professionnelle, et qui va en S par goût des sciences, celui-là, je le comprends. Celui qui vient pour l'avoir sur son dossier, je ne le comprends pas.). Bien que souvent, tout ceci soit une affaire de parents...)
Bref, nous évoluons dans un monde où le scolaire baigne dans les préjugés en tous genre. Et, après deux longs mois, il ne m'aura pas fallu plus d'une heure et demie pour me remémorer l'ampleur de ce gâchis. J'en soupire.

Parce que oui, celui qui voudrait faire du littéraire mais que ces parents forcent à faire S, c'est du gâchis, je trouve. Un futur avocat qui va en S parce que ça constituera un meilleur dossier, c'en est aussi, en un sens, car l'éducation prodiguée en filière littéraire est une éducation qui leur servira tant. On devrait laisser faire ce qui leur plaît aux enfants. Parce que sans ça, c'est empiéter sur leur propre liberté. Et encore une fois, c'est lourdement condamné par l'article IV de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Mais que voulez-vous, apparemment, certains parents tiennent à être fiers de leurs enfants, et à les voir s'élever. Quitte à briser leur vie. Tout ça pour leur orgueil. Et à cause de leur préjugés.

Nouveau soupir. Je suis un élève de S Abibac, qui a beaucoup de chance, parce que ses goûts correspondent en beaucoup de point à l'idée communément admise de "l'élite", et qui suit une formation correspondante, qui, de fait, lui plaît. Mais je suis aussi un citoyen qui voit que tout le monde n'est pas heureux. Que tout cela brise des gens. Et que ce problème ne date pas d'hier. Je suis un citoyen qui se demande où va donc le monde.

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