mercredi 4 septembre 2013

Angoisse scolaire

La rentrée, c'est aussi le moment pour moi de me confronter à nouveau aux cours. Aux professeurs et à leurs exigences. Au Bac. Aux prépas et grandes écoles que je veux intégrer. Je me sens comme une petite fourmi qui doit gravir une montagne.

Parce que, j'ai beau être considéré comme "intelligent" (cette notion recouvre tellement de réalités qu'elle n'a pas de sens pour moi), comme bon élève, comme faisant partie d'une certaine "élite" (comme je l'ai dit dans l'article précédent, je suis en Terminale (je l'avais pas dit, ça) Scientifique Abibac (ce qui signifie que je suis des cours qui me permettront, à terme, de passer le "Bac" allemand, l'Abitur.)), j'ai beau être tout cela, je ne me sens pas mieux que mon voisin. Et j'ai peur.

J'ai peur parce qu'on me demande de disserter en allemand sur des livres en allemand, de niveau littéraire (du Kafka, du Brecht, si vous voulez savoir), de composer pour l'histoire-géo en allemand aussi. Parce qu'il me faudra, malgré mes facilités, beaucoup d'efforts pour réussir dans les matières scientifiques. Parce que je suis un éternel étourdi et que je suis certain que ça me desservira. Parce que je suis un flemmard désorganisé, que je me hais pour ça, mais que, pour l'instant, j'ai du mal à changer.

Je ne suis pas le monolithe de granite que tout le monde pense. Je tremble. Je suis censé être une élite, tout le monde me dit que je suis fort, intelligent. Et j'ai peur. Atrocement peur.

Mais on me dit que non. Que j'en suis capable. Que jamais je n'échouerai. On s'étonne même quand je veux tout abandonner, en disant que, de moi, ce serait vraiment surprenant. Je ne le ressens pas ainsi...

Edit du lendemain :
Je me suis dit, hier soir, en me couchant, que cet article pouvait prêter à confusion. Je suis considéré, comme je vous l'ai dit, comme faisant partie d'une "élite", mais premièrement, je ne me considère pas ainsi, et je ne considère pas non plus que quiconque en dehors de ma classe d'Abibac est forcément moins bon que nous. Ce sont des préjugés, encore une fois, et ça me tape sur les nerfs. Encore ce midi, notre professeur de maths a souligné et souligné encore que "les Abibacs [devaient] tirer les autres vers le haut"... On ne peut pas simplement considérer que les bons élèves aident ceux qui ont des difficultés ? On ne peut pas cesser de ranger les gens dans des cases ? On ne peut pas arrêter de nous croire indéfectibles sous prétexte que nous sommes en Abibac, que nous sommes l'élite ? Apparemment, non. Pourtant, croyez-moi, ce n'est pas parce que notre cursus est atrocement plus lourd que celui de la plupart des autres sections que nous sommes parfaits, travailleurs, bons élèves, meilleurs que les autres ou que sais-je encore qui soit de l'ordre du préjugé. Croyez-moi, nous sommes des gens normaux. Avec nos défauts, nos peurs aussi. Merci de nous respecter, de respecter le fait que nous sommes humains. Et surtout, merci de respecter tous nos camarades de classe, et de ne pas leur coller d'emblée une étiquette "bon élève" ou "mauvais élève". Nous sommes humains, je le dis, je le redis ! Nous ne nous limitons pas à une case.

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