vendredi 15 juillet 2016

Le carillon et le lotus


Une cloche a sonné près de moi.
C’est un glas.

Mille grelots grenats au son mat répandent des cercles rubis.

Le glas

Je sonne une eau salée aux clochettes assourdies.
Suinte, suinte infinie aux failles nouvelles –
Abreuve les abysses.

Le glas n’est pas

Le carillon commence, chaque note appelle la suivante : on connaît la musique.

Le glas n’est pas le premier

Le bronze éclate dans les airs. L’air devient son et le son devient tout.
Une motte de beurre, une motte de plomb. L’atmosphère.

Le glas n’est pas muet

Le glaïeul perd ses feuilles.
Le glacial perce les heures.
Le chien glapit.

Le glas n’est plus un hommage (bientôt, bientôt)
Pourquoi ?

La tête est une cloche et la musique un marteau.
Le carillon est l’extase du marteau.

Le glas n’est pas le seul

On aspire au silence. On écoute.
Le carillon, le carillon, le carillon
(Le glas est couvert ?)
Le carillon, le carillon, le carillon
On aspire les sons. On entend le lointain.
Des glas, des glas, des glas.
Des glas.
La glace prend sur le sol.
La glace renvoie une horreur.

J’agite une campanule bleue
Je me retire dans une révérence
Exténué le lotus ferme ses pétales
Les danseurs se penchent vers son centre
Son parfum ne suffit pas à plaire aux défunts

Eau, couvre, couvre le tumulte

Au loin la lourde symphonie continue
Indifférente

Les pétales arrachés se noient dans l’océan.

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