Une cloche a sonné près de moi.
C’est un glas.
Mille grelots grenats au son mat
répandent des cercles rubis.
Le glas
Je sonne une eau salée aux clochettes
assourdies.
Suinte, suinte infinie aux failles
nouvelles –
Abreuve les abysses.
Le glas n’est pas
Le carillon commence, chaque note appelle
la suivante : on connaît la musique.
Le glas n’est pas le premier
Le bronze éclate dans les airs. L’air
devient son et le son devient tout.
Une motte de beurre, une motte de
plomb. L’atmosphère.
Le glas n’est pas muet
Le glaïeul perd ses feuilles.
Le glacial perce les heures.
Le chien glapit.
Le glas n’est plus un hommage
(bientôt, bientôt)
Pourquoi ?
La tête est une cloche et la musique
un marteau.
Le carillon est l’extase du marteau.
Le glas n’est pas le seul
On aspire au silence. On écoute.
Le carillon, le carillon, le carillon
(Le glas est couvert ?)
Le carillon, le carillon, le carillon
On aspire les sons. On entend le
lointain.
Des glas, des glas, des glas.
Des glas.
La glace prend sur le sol.
La glace renvoie une horreur.
J’agite une campanule bleue
Je me retire dans une révérence
Exténué le lotus ferme ses pétales
Les danseurs se penchent vers son
centre
Son parfum ne suffit pas à plaire aux
défunts
Eau, couvre, couvre le tumulte
Au loin la lourde symphonie continue
Indifférente
Les pétales arrachés se noient dans
l’océan.
<3
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