mardi 15 avril 2014

Liberté, j'écris ton nom

Allusion à Paul Éluard.

J'ai envie de partager avec vous une petite réflexion philosophique. D'ailleurs, je ne garantis rien, je la construis en même temps que je l'écris...

Récemment, j'ai lu de nombreux extraits de l'Éthique de Spinoza. Cet homme a réussi à démontrer une foule phénoménale d'idées philosophique avec une rigueur exemplaire (une rigueur mathématique et logique, en fait, c'est donc très, très rigoureux). Je me suis donc pris d'affection pour lui, d'autant qu'il a de très bonnes idées, et qu'il était très en avance sur son temps.
Et puis je me suis rappelé qu'il était déterministe. Qu'il pensait que l'Homme n'était nullement libre, qu'il était le simple résultat de causes extérieures agissant sur lui et le poussant plus ou moins à aller dans une direction donnée.

Et puis j'ai longuement réfléchi à ce problème. L'hypothèse déterministe me semblait de plus en plus plausible, de plus en plus cohérente. Et cela m'a effrayé de penser que ce que nous nommons libre-arbitre n'est qu'une illusion.

Mais maintenant, je viens de me rappeler de Freud et une idée a surgi. Freud considère trois entités : le Ça, le Moi et le Surmoi. Le Ça, c'est tout ce qui constitue nos pulsions "naturelles", c'est ce que Spinoza appellerait le Désir (qu'il considère comme l'essence de l'Homme). Le Moi, c'est ce qui dit "Je", ce qui se connaît à la fois en tant que sujet et objet, qui peut se regarder dans un miroir et se reconnaître. Le Surmoi, c'est tout ce qui est construction sociale et qui vient entourer le Ça et le Moi de telle manière qu'il les filtre, en quelque sorte.
Il y a donc un conflit entre le Ça et le Surmoi, entre le Désir et la Conscience Sociale.

Je pense que l'on peut affirmer sans crainte que tout ce qui vient du Ça est strictement déterminé : une partie vient de l'ADN, une autre de l'environnement ("il fait chaud" : j'ai envie de me rafraîchir, etc.). Mais de quoi, alors, le Surmoi est-il le fruit ?

Le Surmoi est le fruit de la cohabitation entre les hommes. Conclusion, on voit apparaître un intérêt général, qui ne colle pas tout le temps avec l'intérêt particulier.

Peut-être alors que le Moi arbitre entre les deux, qu'il décide d'écouter plus l'un que l'autre selon les cas, et qu'ainsi, c'est dans le Moi que l'on trouverait le libre-arbitre. Je n'en sais strictement rien. C'est ma meilleure piste.

S'il n'y est pas et qu'il existe, alors, il y a de grandes chances qu'il soit dans le Surmoi. Mais je commence à me demander si l'un et l'autre, Moi et Surmoi, ne sont pas, finalement, la même chose, puisqu'on a vu que les enfants sauvages, ayant vécu hors de notre société, n'avaient pas plus de Moi que de Surmoi...

Ce qui m'amène à penser, finalement, que le libre-arbitre est une idée, une création sociale. Cependant, l'Homme ayant évolué bien longtemps avec sa conscience, même si elle était au départ une construction sociale, j'ai des raisons de penser qu'elle est devenue génétique, donc nécessaire, commune à tous. Ce qui expliquerait le fait que la conscience soit un potentiel pour tous, mais que tous ne le développent pas.

Alors, finalement, il y aurait bien quelque chose, dans le cerveau, qui créerait un libre-arbitre. Oh, un libre-arbitre fortement influencé par le Désir et la Conscience Sociale, mais un libre-arbitre tout de même.


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