mardi 15 juillet 2014

Le serment de Galilée

Je voudrais aujourd'hui vous parler de ce que j'ai lu dans la magnifique pièce de théâtre de (mon idole) Bertolt Brecht, à savoir, La Vie de Galilée (Das Leben des Galileo Galilei, en allemand). Les citations en sont extraites.

Le personnage de Galilée y dit une chose intéressante, vers la fin :
"Hätte ich widestanden, hätten die Naturwissenschaftler etwas wie den hippokratischen Eid der Ärzte entwickeln können, das Gelöbnis, ihr Wissen einzig zum Wohle der Menschheit anzuwenden!"
"Si j'avais résisté, les physiciens auraient pu développer quelque chose comme le serment d'Hippocrate, la promesse d'utiliser leur science uniquement pour le bien de l'humanité" (c'est la traduction française "officielle", et j'ai vérifié, elle est à la fois conforme et littéraire)

J'ai trouvé cette idée extrêmement intéressante. Un serment d'Hippocrate pour les physiciens. Et, en passant, pour les biologistes, les géologues, les mathématiciens (oui, ils peuvent mal utiliser leurs inventions, malgré l'abstraction des mathématiques. Exemple tout simple : les codes de cryptage informatique. Autre exemple : les algorithmes de spéculation en bourse), et, au final, tous les scientifiques en général.

J'aurais donc pensé appeler ce serment "Serment de Galilée", car c'est peut-être ce qu'aurait dû créer cet homme. C'est en tous cas le cas dans la pièce de Brecht, où Galilée, le grand homme, le génie que l'on connaît, est démythifié et montré comme un humain comme les autres qu'il était, avec ses faiblesses et ses contradictions.

Ce serment résoudrait pas mal de problème. Je pense à Einstein et la Bombe Atomique, etc.

Par ailleurs, pourquoi limiter un tel serment aux scientifiques ? Je trouve que la politique gagnerait beaucoup à ce que les politiciens fassent un tel serment également. Et ils n'ont pas intérêt à refuser : ils sont déjà censés faire le bien de l'humanité.

*

Dans La Vie de Galilée, on trouve une phrase très célèbre, qu'il me plairait bien d'intégrer au serment... La voici :
"Wer die Wahrheit nicht weiß, der ist bloß ein Dummkopf. Aber wer sie weiß, und sie eine Lüge nennt, der ist ein Verbrecher !"
"Celui qui ne connaît pas la vérité, celui-là est un insensé. Mais celui qui la connaît, et qui la nomme mensonge, celui-là est un criminel !" (traduction "officielle" également)

D'un point de vue littéraire, il est intéressant de constater que c'est Galilée qui dit cette phrase, et que, plus tard, il accepte de dire, devant le pape, que la Terre ne tourne pas autour du soleil... Et se rend donc criminel selon ses propres dires.

Si nous ajoutions au serment une telle phrase, comme : "Je ne nommerai jamais mensonge une vérité que je sais être vraie, car cela me rendrait criminel", nous éviterions beaucoup de problèmes également.

Plus encore, je propose de créer une loi telle que la suivante : "Celui qui connaît une vérité et la nomme mensonge est un criminel". Inutile de préciser la foule de conséquences que cela aurait. À commencer par la disparition progressive de la mauvaise foi...

Oh et en passant, supprimer la mauvaise foi, c'est aussi faire en sorte que les gens soient tolérants entre eux. En effet, souvent, en étant de mauvaise foi, on se ment à soi-même en même temps qu'on ment à l'autre, tout cela portant souvent à s'empêcher volontairement d'accepter autrui.

Exemple d'existence : "Ta jupe est trop courte, tu as l'air d'une pute". C'est une phrase de la plus pure mauvaise foi. La vérité est souvent "Tu es jolie comme ça, je suis jaloux/jalouse, alors je te rabaisse pour avoir l'impression d'être mieux que toi". Donc c'est se mentir à soi-même, et c'est s'empêcher d'accepter autrui. Alors qu'il suffirait de dire "Tu es jolie dis donc ! Tu ne voudrais pas me donner des conseils pour que je le sois aussi ?" Et je vous assure que ça marche. Et certains le font, parfois. Une fois, on ma dit "Tu as de beaux cheveux ! Tu utilises quoi ?" (si ça vous intéresse : du shampooing bon marché... Et pas de coiffeur...). Et croyez moi, ce genre d'approche donne envie de répondre.

Voilà donc ce que deux petites phrases érigées en lois, ou simplement en habitudes de vie par certains, puis beaucoup, dans une première approche, permettrait d'accomplir...

3 commentaires:

  1. Le fait est que ce serment existe déjà, je crois pour les journalistes, mais il n'est pas vraiment appliqué...de même pour le serment d'Hippocrate.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Alors créons une institution qui vérifie sa bonne application... (Et ceci dit, mieux vaut un serment que pas de serment...)

      Supprimer